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Le risque volcanique

Le risque volcanique

Les éruptions explosives : Ce risque n’est , a priori, pas le plus important pour notre volcan bouclier classé dans la catégorie des « volcans rouges » ou effusifs. Néanmoins, il n’est pas entièrement nul ! En effet, deux scénarios peuvent conduire à des manifestations explosives, certes d’ampleur bien moindre qu’une nuée ardente, potentiellement mortelles pour qui se trouverait à proximité.

En premier lieu, et c’est un risque bien réel dans une zone à la pluviométrie mondialement réputée comme la Fournaise, l’éruption phréatique peut conduire à la projection de débris parfois lourds de plusieurs centaines de kilogrammes sur des centaines de mètres voire plusieurs kilomètres. Elle résulte de la rencontre entre le magma et une poche d’eau souterraine. L’émission de vapeur d’eau ,et autres émissions toxiques, fracture la roche en remontant et génère un panache et une détonation présentant un danger immédiat pour les randonneurs alentours.

Dans la même veine, à tel point qu’on ne peut généralement trancher qu’a posteriori, l’éruption phréato-magmatique procède de la même logique, à ceci près qu’une partie du magma peut être catapultée en surface, sous la forme de cendres et de bombes le plus souvent. Dans l’histoire récente de l’île, la formation d’un Pit-Crater en 1986 fut imputée à ce phénomène. Plus loin de nous, à la fin du XVIII ème siècle et en mars 1860, des explosions au panache zébré d’éclairs furent observées avec un dépôt de cendres volcaniques à plusieurs dizaines de kilomètres de l’épicentre comme à Saint-Denis ou sur le pont d’un navire au large des côtes Sud-Est de l’île.

Les éruptions effusives : Il s’agit de la signature du Piton de la Fournaise : des émissions de magma régulières, deux ou trois fois par an en moyenne, mais d’ampleur variable. Pour l’essentiel, l’immense majorité d’entre elles se font à l’intérieur de la Caldeira volcanique, l’Enclos Foucquet, sans nuire plus que cela à la vie locale. L’accès à l’Enclos est cependant interdit lors de ces phases conformément au plan ORSEC volcanique.

Plus rares, mais plus mémorables, les éruptions se déroulent parfois hors-enclos comme en 1977, 1986, puis une longue séquence d’éruptions hors enclos de 1998 à 2007. La plupart du temps, le risque principal est de voir la route nationale coupée par un mur de lave et pour les riverains de subir des pluies acides très nocives aux cultures. Néanmoins en 1977 et 1986, les coulées détruisirent des habitations et chassèrent de nombreux habitants de chez eux. En 2007, si les dégâts furent plus limités, le Tremblet fut en grande partie évacué tandis que la lave rejoignait l’océan indien en moins de 12h !

Les émanations de gaz : Peu importe le type d’éruption, des panaches de gaz dangereux pour l’Homme les accompagnent toujours dans des quantités variables mais jamais négligeable. Si le volcan émet du CO2, mortel à forte concentration, celui-ci se disperse assez rapidement dès lors qu’on se trouve à une distance raisonnable. Le dioxyde de soufre , en revanche, peut se propager sur de longues distances, empourprant nos couchers de soleil à l’occasion mais provoquant parfois des gênes respiratoires pour les riverains. Pour les personnes qui approcheraient d’une éruption, en revanche, il nécessite un équipement respiratoire adapté pour se protéger. Enfin, lors des rares rencontres entre la lave et la mer, l’échange produit des nuages d’acide sulfurique. Pour qui a un minimum d’instinct de conservation, il n’est pas besoin de préciser qu’il ne faut ni s’en approcher ni les respirer. Si ?
Notez que certains gaz peuvent continuer à s’échapper de multiples fissures des mois après qu’une coulée de lave se soit figée. La prudence demeure donc de mise, même une fois l’éruption terminée.

Quels rôles pour Meteor-OI ? Certains membres suivent le moindre soubresaut du volcan à l’affût d’un signe de reprise d’activité. Il se trouvera toujours quelqu’un pour parler des éruptions récentes ou plus anciennes, avec de belles photos ou vidéos le cas échéant. En outre, la météo extrême de la région volcanique, rend la prévision indispensable pour planifier les excursions en cas d’éruption. Enfin, en partenariat avec l’OVPF nous travaillons actuellement à l’installation d’un pluviomètre sur les grandes pentes pour tenter d’enregistrer un record mondial en la matière mais aussi pour avoir un retour rapide sur les conditions in situ.

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